Santé

Les amis aident à guérir

31/12/2012 12:05
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20/12/2012 13:04
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Les amis aident à guérir

31/12/2012 12:05

                                     Cher lecteur 
Lorsqu'il perdit sa femme à l'âge de 40 ans, Gérard B. réalisa qu'il n'avait presque plus d'amis.
Après des années à s'être concentré sur sa carrière et sa famille, ce médecin se retrouvait comme seul au monde. « Tout à coup, alors que ma femme avait disparu, j'ai réalisé à quel point j'étais seul », a-t-il confié. « Je me suis inscrit à un cours de danse de salon. Mais au lieu de rechercher une femme, j'essayais de me lier d'amitié avec les hommes. »
Le deuil, la maladie, les hospitalisations sont des moments d'émotion, qui peuvent être l'occasion d'approfondir nos amitiés. Ces amitiés peuvent jouer un rôle crucial dans la guérison, les patients qui bénéficient du soutien de leur entourage guérissant plus vite que les autres. (1)
Mais si l'on n'y a pas pris garde, ils peuvent aussi être l'occasion de réaliser que l'on n'a plus personne sur qui compter, à un moment où, plus que jamais, amitié, soutien et chaleur auraient été nécessaires.

Le risque du vieillissement

Le Docteur Laura L. Cartensen, professeur de psychologie et directrice du Centre de Longévité de Stanford en Californie, observe que le nombre de relations sociales tend à se réduire avec l'âge, mais que les liens se renforcent avec les personnes proches.

Selon elle, nous serions porteurs d'un réveil biologique qui se mettrait à sonner lorsque nous atteignons 30 ans. Il nous rappelle que le temps presse, et que le moment arrive de cesser d'explorer dans toutes les directions, pour nous concentrer sur les personnes que nous connaissons déjà : nos amis d'enfance, de jeunesse, notre famille.
« Vous avez tendance à vous concentrer sur ce qui est le plus important pour vous émotionnellement ; vous n'avez plus tant envie d'aller à cette soirée de quartier que de passer du temps avec vos enfants. » (2)
Mais le risque est alors de perdre le contact avec des relations plus lointaines et de ne plus avoir qu'un nombre réduit d'amis intimes.

3 conditions pour se faire des amis

Depuis les années 50, les sociologues comptent trois conditions indispensables pour se faire des amis : (3)

  1. la proximité 
  2. les interactions répétées et imprévues ;
  3. et un environnement qui encourage les gens à « baisser la garde » et à se confier les uns aux autres.

C'est la raison pour laquelle on se fait souvent des amis pour la vie pendant ses études.
Il devient de plus en plus dur de réunir ces conditions aujourd'hui. Le principal lieu de socialisation est le monde du travail. Mais dans les grandes entreprises et les administrations, les rivalités et les problèmes hiérarchiques freinent la naissance d'amitiés vraies. Pour réussir sa carrière, il est perçu comme vital de dissimuler ses points faibles, sa sensibilité. Les relations avec les collègues de travail ont une dimension utilitaire qui rend difficile de mesurer où s'arrête l'intérêt et où commence l'amitié.

Les différences de statut professionnel et de revenu compliquent encore les choses. Une vraie gêne peut s'installer entre deux amis d'enfance lorsque l'un d'entre eux fait une splendide carrière professionnelle, tandis que l'autre rame pour boucler les fins de mois.

Amour et amitié

Que les amis le reconnaissent ou non, il existe entre eux un rapport de séduction proche, et parfois équivalent, à celui de l'amour.

L'amitié peut frapper aussi vite que le coup de foudre. Vous rencontrez quelqu'un par hasard, et la réaction chimique se produit instantanément. Vous riez des mêmes choses, aimez les mêmes films, appréciez la même musique. Avant d'avoir fini votre premier verre ensemble, chacun de vous termine les phrases de l'autre. Comme en amour, vous ne vous rendez plus compte du temps qui passe et tout ce qui vous entoure se met à scintiller. Un rien vous réjouit, vous devenez chaleureux et avenant avec tout le monde, vos douleurs et vos difficultés, si lourdes quelques instants auparavant, vous paraissent secondaires. Déjà, vous échafaudez ensemble des projets et aucun obstacle ne vous paraît plus insurmontable.
Lorsque je réfléchis à mes plus grandes amitiés, ce sont celles qui ont commencé par un tel « coup de foudre ». Ce sont elles qui ont duré le plus, indépendamment du temps qui passe, de l'éloignement, du mariage, des enfants. Mon meilleur ami Eric vit à Toulouse et nous nous connaissons depuis 30 ans. Il a connu de graves difficultés, y compris financières et un douloureux divorce. J'ai eu mon lot d'épreuves également. Mais bien que nous n'en parlions pas aussi souvent que nous le voudrions, du fait de notre travail et de nos familles, nous savons tous deux que notre amitié est forte et que nous pourrons compter l'un sur l'autre dans notre vieillesse.
Mais comme les amoureux, les amis peuvent rompre. Les coups de téléphone, les déjeuners, excursions, les week-ends ensemble s'arrêtent d'un coup. D'habitude, les égos s'en mêlent et, pour des raisons d'amour-propre, chacun refuse de faire le premier pas vers la réconciliation. Quand ça se produit, oublier cet ami et se remettre de la rupture peut prendre des années, ou même tout le reste de la vie.
A mon amie de lycée Sandrine, mon camarade d'étude Joanny, mon compagnon d'expédition en montagne Igor, si par hasard vous lisez cet article sur mon blog : je suis désolé. Je pense à vous souvent, et il m'arrive régulièrement de me surprendre à vous chercher dans les nouveaux amis que je rencontre. J'espère que la vie a été belle pour vous, et qu'un jour nos chemins se recroiseront.

Se remettre en question

Si vous avez des difficultés à vous faire des amis, essayez de faire une petite auto-évaluation de ce que vous pourriez faire pour devenir un ami plus attrayant.
Il existe une erreur bien française : croire qu'on se donne une contenance en étant hautain, peu souriant, pressé. Être trop gentil, disponible, dire bonjour le premier, proposer trop facilement de rendre service risquerait de vous faire passer pour une « bonne poire ». On craint de n'être pas pris au sérieux si on n'est pas assez occupé. Le pire serait que les autres imaginent que l'on n'a pas beaucoup d'amis ! Alors on fait mine d'ignorer les autres. De même, pour briller dans la conversation, il faudrait « casser » son interlocuteur, lui montrer sa supériorité, faire des « vannes » restant la marque suprême de l'esprit.
Mais la réalité est qu'il n'y a rien de plus facile que de se montrer distant. C'est la solution des faibles. Les personnes fortes et sûres d'elles, au contraire, ne craignent pas de se montrer avenantes.
Lors d'une réunion de rentrée cette année, j'arrivai à la nouvelle école de mes enfants et je m'aperçus que les parents qui se connaissaient déjà se saluaient bruyamment, mais que les nouveaux (dont je faisais partie) étaient laissés de côté.
La timidité explique bien sûr en partie ce phénomène, qui n'est pas uniquement de l'impolitesse. Il n'est pas facile d'aborder des inconnus, y compris dans le cadre d'une petite école primaire.
Toujours est-il que la situation fut brillamment sauvée par une maman qui sut venir vers nous et faire le nécessaire pour nous mettre à l'aise. Elle fit les présentations, trouva le petit mot qui fit plaisir à chacun, détendit l'atmosphère... et fut rapidement amie avec nous tous !

L'homme idéal

Cette scène me rappela un livre que j'ai lu il y a quelques temps, les Mémoires du duc de Saint-Simon, qui vécut sous Louis XIV. Saint-Simon raconte le cas de François Fénelon, qui fut énormément aimé des gens de son temps :

« Il fallait faire effort pour cesser de le regarder », raconte Saint-Simon. « On ne pouvait le quitter, ni ne pas chercher à le retrouver ». « Tous ses amis lui restèrent entièrement attachés toute sa vie », ils se « réunissait pour se parler de lui, pour le regretter, pour le désirer, pour se tenir de plus en plus à lui, comme les Juifs [tiennent] à Jérusalem ». (5)
Et quel talent particulier avait Fénelon pour exercer une telle attraction ?
C'était « un homme qui ne voulait jamais avoir plus d'esprit que ceux à qui il parlait, qui se mettait à la portée de chacun sans le faire jamais sentir ».
Tant il est vrai que vouloir montrer sa « supériorité » est le meilleur moyen de se rendre antipathique...

Petits trucs supplémentaires

- S'intéresser sincèrement aux autres ;
- sourire ;
- se souvenir du nom des personnes qu'on rencontre ;
- écouter attentivement. Encourager les autres à parler d'eux-mêmes ;
- parler de sujets qui intéressent votre interlocuteur, qui ne sont pas forcément vos histoires à vous.
- Éviter de critiquer, condamner, ou se plaindre. (5)
Autant de petites habitudes de vie qui feront que, le jour où nous tombons gravement malade, un grand nombre d'amis chers se précipiteront à notre chevet, et nous aideront à guérir.
A votre santé !

                                                                                     Jean-Marc Dupuis